Fulminant intérieurement, Alisha quitta la salle d’entraînement pour prendre la direction des douches. Comme si la malchance s’acharnait sur la rousse, sa journée ne faisait qu’aller de mal en pire et elle avait l’impression que tout cela ne cesserait jamais. Depuis qu’elle était rentrée de cette fichue mission hantée, tout ceux qui avaient une dent contre elle et qui avait eut vent de ce qui s’y était passé ne souhaitait désormais qu’une chose, voir si l’omega avait réellement des cordes vocales fonctionnels. Alors, ne supportant pas bien vite cette amas de demande, la jeune femme ne se gênait pas pour rendre muet ceux qui lui demandaient en usant de son pouvoir. Mais si sa journée ne se résumait qu’à cela, elle aurait eut de la chance. Car non, tout s’enchaînait pour mettre ses nerfs à vif. Et son amie télépathe n’était même pas là pour l’aider à se calmer.
Pensant que ça l’aiderait à se détendre, l’omega avait passé un moment dans la salle d’entraînement. Elle s’était dit que quelques exercices de combat allaient l’aider à se défouler et conclusion elle s’était pris une raclée assez remarquable. Bien qu’elle ai remis cela plusieurs fois, elle n’arrivait pas à énormément se concentrer pour prendre le dessus et elle était sortie énervée de la salle pour aller se prendre une rapide douche. Ça au moins ça lui allait l’aider à se détendre mentalement et d’un point de vue musculaire. Et cette fois elle eut raison, car après quelques minutes à laisser l’eau chaude couler, elle se sentait de suite mieux.
Sortant finalement de là propre et en tenue de civile, Alisha opta pour un moment dans la pièce commune des omega. Elle avait besoin de se poser dans un coin pour penser à tout ce qui s’était passé et à cette histoire de parole. Elle avait bien fait la maligne dans cette fichue maison hanté et elle ne s’était pas vraiment préparé à la suite. Ce n’était pas la douleur qu’elle avait ressentie ce jour-là qui l’avait plus perturbé, mais le cri qui était sortie de sa gorge. Depuis qu’elle se trouvait dans la base, elle se croyait incapable d’émettre le moindre soin et là, elle avait eut la preuve du contraire. C’était quelque chose qu’elle n’arrivait pas à saisir et la rousse avait besoin d’y réfléchir.
Une fois dans la pièce, la rouquine fut contente de voir que celle)ci était presque déserte. Elle ne l’était pas complètement, car elle y vit une de ses camarades omega qu’elle croisait de temps à autre et qui se trouvait dans le même dortoir qu’elle. Ivy. Même si la rousse voulait être seule, Alisha pouvait accepter la présence d’une seule personne, tant que celle-ci ne venait pas la tanner sur le même sujet que les autres. Alisha voulait juste être tranquille ou alors ne plus entendre parler de sa défaillance.
Alisha & Ivy ₰ Sometimes, I just need someone to talk to
Le début de soirée pointait le bout de son nez. Le crépuscule se montrait comme s'il était narcissique à l'horizon. Ivy était assise sur le rebord de la fenêtre et l'observait. La jeune femme était perdue dans ses songes. Il faut dire qu'elle ne savait plus où elle en était depuis un moment. Les choses se bousculaient. Et elle ne supportait pas ça.
Elle se trouvait toujours aussi inutile à l'armée. C'est tout de même un comble d'être pyrokinésiste et de ne pas pouvoir s'approcher du feu. Enfin, pyrokinésiste, elle avait encore du mal à l'assimiler... Elle ? Cela paraissait invraisemblable. Comment est-ce que cela pouvait être possible. Ivy était assez rationnelle de nature. A ses yeux cela n'était absolument pas possible. Mais vu tout ce qu'elle avait pu voir dans ce fort, il fallait bien qu'elle l'admette.
Mais même si tout cela était réel, quelque chose lui échappait... Si elle était capable de contrôler le feu, pourquoi n'avait-elle rien pus faire ? Pourquoi ne les avait-elle pas sauver. Non seulement elle avait en horreur le feu depuis ce jour-là, mais en plus son pouvoir était comme une hypocrisie de très mauvais goût. Comme si l'élément se jouait d'elle. Il lui avait prit ce qu'elle avait de plus cher et lui offrait ensuite un cadeau empoisonné. Le destin est très mal fait des fois...
Ivy était épuisée en cette fin de journée. Elle avait couru dans tous les sens pour poursuivre un mutant assez dangereux avec un autre mutant du fort. On peut dire que ca l'avait défoulé comme elle le souhaitait. La jeune femme, en plus d'attraper le mutant, c'était mis pour objectif d'empêcher son coéquipier de le faire avant elle. Ce qui avait eu le don d'agacer ce dernier et d'amuser Ivy. Il s'était pris un bon nombre de coup et avait fini de nombreuses fois à terre. Ivy avait bien rigolé, mais elle était très fatiguée de s'être autant dépensé.
Alors que la jeune mutante était perdue dans ses pensées quelqu'un entra dans la salle commune. Ivy resta un moment sans respirer. Ce n'était autre qu'Alisha... Une magnifique rousse à qui Ivy n'avait jamais osé parler. Elle la trouvait fascinante. Elle s'imposait sans avoir besoin de parler. Malheureusement, la brune n'avait jamais échangé avec elle.
Elle resta un moment sans parler puis finis par se tourner vers elle et ouvrir la bouche.
Alisha avait espéré passer une meilleure fin de journée par rapport aux dernières heures passées, et c’était pour cette raison qu’elle s’était rendu dans la pièce commune des mutants. Elle avait cherché divers moyens de se changer les idées et jusqu’à présent, rien n’avait réellement fonctionner. Alors pour une fois, elle allait tenter la méthode de ne rien faire, juste se détendre dans un coin tranquille où celui qui oserait venir lui chercher des noises allait le regretter. Et c’était pour cette raison qu’elle avait opté pour la salle commune des mutants. Quand elle avait vu certains dans la salle d’entraînement, la rouquine s’était dit qu’ils étaient tous bien occupés et que donc elle serait tranquille.
Seulement, quand elle était entrée, elle y avait vu une de ses collègues omega Ivy. Ça aurait été un autre mutant qui se trouvait ici, elle aurait sûrement rebroussé chemin pour finir par faire un tour en ville, mais de mémoire, elle n’avait jamais eu de soucis avec la brune alors sa présence n’avait pas changé les plans de la muette. Alisha comptait bien se poser dans un coin en buvant quelque chose et si ça présence dérangeait quelqu’un, elle n’en avait strictement rien à faire. Alisha était sans aucun doute dans un de ces jours où il ne fallait pas vraiment la chercher ou essayer de lui chercher des noises.
Ce fut l’interpellation d’Ivy qui attira réellement l’attention d’Alisha sur elle. Un simple salut auquel la rousse répondit d’un simple hochement de tête sans en rajouter plus. L’oméga était peut-être plus démonstrative habituellement, jouant beaucoup sur ses expressions ou son attitude, mais ce jour-là elle n’en avait pas spécialement envie. Elle n’allait certainement pas l’avouer, mais cette histoire de capacité ou d’incapacité à parler la perturbait plus qu’autre chose et elle essayait de faire comme si elle s’en fichait comme de l’an quarante.
Cependant, Alisha se rendit compte qu’elle pouvait être un poil plus sympathique que de simplement répondre d’un signe de tête. Ivy ne lui avait rien fait et la rousse avait souvent remarqué qu’elle appréciait la discrétion de la brune sur son handicap alors que d’autre s’en servait comme vengeance à ces coups foireux. Sortant son éternel bloc note et crayon de sa poche, elle griffonna un rapide « Ça va ? » suivit d’une demande si elle souhaitait boire quelque chose, cherchant tout de même à entamer une conversation comme elle avait l’habitude de mener. Et alors qu’elle attendait une réponse de l’omega, Alisha partit se servir un verre d’eau suffisamment frais pour lui calmer son énervement.
Alisha & Ivy ₰ Sometimes, I just need someone to talk to
Un pauvre « salut ». Voila tout ce que Ivy avait été capable d’articuler à la jeune femme qui venait de rentrer. Pourquoi ? Pourquoi Ivy était aussi bizarre en sa présence ? Elle en avait même des papillons dans le ventre. La jeune mutante se sentait stupide.
Ivy laissa tomber sa tentative d'approche quand elle n'obtint qu'un hochement de tête en guise de réponse. Avait-elle dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? Enfin avait un simple mot elle ne risquait pas de faire mouche. De ce fait elle ne comprenait pas la royale ignorance de la rousse. Son interlocutrice ne devait pas être dans un bon jour. Enfin elle l'espérait car sinon son mythe allait s'écrouler comme un château de carte. Se transformant de magnifique bombe atomique en snobe acariâtre.
Mais heureusement Ivy allait vite être détrompée. Alors qu'elle avait détourné le regard pour retourner à sa contemplation du ciel, un bruit attira son attention. Alisha avait saisi du papier et un crayon pour commencer à griffonner quelque chose rapidement. Sûrement pour qu'Ivy ne détourne pas une nouvelle fois son attention avant de voir ce qu'elle voulait lui dire.
Un simple « ca va ? ». Rien de bien exceptionnel mais cela réchauffa le cœur d'Ivy. Et cela lui faisait de bien en ces derniers temps chaotiques. Si elles pouvaient se confier l'une à l'autre cela leur ferait sans doute du bien. Mais Ivy s'enflammait. Chaque chose en son temps. Elle avait déjà réussit à établir le contact qu'elle souhaitait depuis plusieurs jours avec la belle rousse.
Ses pensées allèrent vers Chris. Elle ressentait les mêmes choses qu'elle avait déjà ressentit pour lui quand ils s'étaient rencontrés. Il lui manquait tellement. Cela la hantait tout le temps. La mutant devait-elle oublier ce que ses sentiments lui avaient infligés ? Ne devait-elle plus jamais ressentir cela ? Elle n'en était pas capable. Pas face a Alisha. Pourtant Chris était toujours là. Gravé dans son cœur.
Ivy lâcha un léger soupire. Puis elle fit un faible sourire à la belle rousse avant de venir s'installer dans un fauteuil non loin d'elle après qu'elle se soit réinstallé.
Alisha avait peut-être été un peu sèche avec sa simple salutation, n’ayant pas de suite chercher à être plus cordiale envers Ivy. La brune n’y était pour rien, mais la rouquine était généralement sèche ou froide dans sa manière d’être, excepté avec quelques rares personnes. Mais alors là, tandis qu’elle n’était pas vraiment dans un bon jour, c’était encore pire. Ainsi, elle avait pu voir du coin de l’œil la mine déconfite de l’oméga et elle avait pesté intérieurement en se reprenant. Ce n’était que deux simples petits mots, mais au moins la jeune femme montrait qu’elle n’était pas qu’une simple peste et qu’elle pouvait aussi s’enquérir de l’état des autres. Bon, au moins ce n’était pas Kai car, si c’était lui qu’elle avait croisé, dieu sait ce que serait devenue la salle de repos.
Et la muette sentit qu’elle avait bien fait de le faire. Rien que dans les réactions de sa posture, Alisha pouvait deviner qu’elle changeait le point de vue qu’on pouvait avoir d’elle. Et puis, Ivy ne pouvait pas savoir que la rouquine n’était pas dans un de ces jours où il ne fallait guère lui chercher des noises. Alors elle s’était ressaisi en lui montrant la question, bien qu’il allait falloir qu’elle trouve peut-être un moyen plus simple de communiquer. Elle n’allait pas non plus passer trois ans à écrire ce qu’elle avait à dire, mais ce n’était pas un très gros problème non plus. Après tout, Alisha avait l’habitude.
En tout cas, la brune marquait des points sans le savoir. La rousse n’était pas du genre à se plaindre, mais au moins Ivy avait la décence de ne pas enfoncer le clou en prônant que ça allait. La jeune femme allait certainement faire plus qu’un effort dans ce cas, ce qu’elle fit d’un mouvement en levant le pouce vers le haut. Nullement besoin d’écrire pour lui montrer qu’elle avait compris tandis qu’elle retournait s’assoir avec son verre d’eau. Cependant, Alisha avait noté le « légèrement » et, ne voulant pas faire sa sans cœur non plus, elle reprit son bloc note pour poser une question.
« Aller, vide ton sac. Quelque chose ne va pas ? »
C’était un peu plus qu’un « ça va ? » et la rousse pouvait bien continuer la discussion. Après tout, c’était ça la sociabilité non ? Et peut-être que son humeur pourrait changer avec celle-ci. Elle avait déjà remarqué Ivy en la croisant dans les couloirs ou ailleurs et elle avait déjà noter qu’elle était plutôt sympathique. Mais Alisha restait celle qu’elle était et elle n’allait pas changer en un claquement de doigts.
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